Alors, pour se retrouver seul en son sommet, il faut choisir le bon timing (soit très tôt, soit un peu avant le coucher du soleil, ce qui laisse juste le temps de redescendre dans la vallée avant le couvre-feu) et les bonnes conditions météo (en d'autres mots, bien hostiles à l'homme)... et le moins qu'on puisse, c'est que j'ai été servi!
La montée semble moins raide tellement la neige a envahi le col et le versant ouest. La neige du haut est chassée par un vent violent de sud.Les blocs de rochers et les arbustes qui délimitent le couloir Wormspel ont disparu. Il faut se fier aux piquets qui cherchent à respirer, le précipice n'est pas si loin et les risques d'avalanche non plus.
En haut, des volutes glacées frappent violemment le refuge. La nature dans tous ses états!Le sol craquelle sous les raquettes qui cherchent un passage entre les stigmates de la civilisation du week-end dernier. Il devait y en avoir du monde ici à piétiner la place.
Des rafales me jettent vers le Schaeffertal. Des coulées de neige virevoltent vers le bas. Je serais peut-être mieux sous le vent du dôme. J'y suis poussé de toute façon. Plus bas, c'est pire dans les rotors.
Mon appareil photo, lourd dans le fond de mon sac, m'évite de m'envoler. Il y restera... je n'aurai que le courage de sortir mon smartphone pour immortaliser la scène.
Quelles sont belles ces Vosges, à la porte de la nuit, seul.
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