Cela fait déjà quelques jours que les libéristes alpins nous narguent avec un soleil imposant, de moins en moins de vent et une instabilité de la masse d'air digne du printemps... des conditions exceptionnelles qui verront quelques records de distance (distance déclarée FAI tandem) et de superbes vols dans les Alpes.
On arrive à se libérer à partir du jeudi avec Hervé et cela aura payé...
Une bonne reprise avec une quinzaine d'heures de vol en 3 jours et les premiers kilomètres qui tombent.
Vosges: deux journées fumantes et sur-fumantes!




Tout d'abord au départ du Treh pour un circuit assez classique qui nous mènera entre Grand Ballon, Longemer, La Bresse, Ballon d'Alsace et Dumont.
On ne suivra pas les nombreux compétiteurs furieux qui sont partis au Nord dans le bleu pur du ciel. Ceux qui ont posé au Col du Bonhomme auront un peu galéré pour revenir à Oderen, la route des crêtes étant toujours fermée.


On cherche à assurer pour cette première journée avec Hervé, Jean-Marc et Romain (ce dernier pressé par des impératifs familiaux tristes). On commence ensemble mais on se perd de vue comme souvent...




Une longue transition vers le Ballon d'Alsace qui m'amène à 300 mètres sol où je trouve la porte de sortie en deux temps pour un retour un peu contré vers le Drumont.

Bravo à JM pour sa vraie première sur le massif!




Je rejoins Hervé qui se lance déjà à l'attaque du Grand Ballon... Aujourd'hui j'aimerais bien aller faire un tour au Lac Blanc, élargir les branches et si quelques cumulus dessinent plus le ciel à l'Ouest, découvrir le ciel vers Remiremont (en passant par Gérardmer?).

Les voiles qui partent au col du Bonhomme s'enterrent et me convainquent de faire demi-tour.
Si les conditions me permettent enfin de bifurquer vers Remiremont, je ne souhaite pas y arriver trop tard (la veille, quelques pilotes n'ont pas pu rentrer, piégés par une extinction prématurée de la convection dans les vallées de Ventron et Cornimont.


Deux voiles profilées semblent en difficulté vers le lac de Gérardmer. Quelques rues se dessinent au sud de la Bresse. Je me décide à reprendre la même route que la veille... le lac des Corbeaux est encore éteint, je ne m'y attarde pas et me jette au-dessus de la vallée de Cornimont.

Le nord-ouest plus présent me décale de mon objectif; la ligne d'hier est de nouveau allumée... Je vois quelques voiles qui reviennent de Vagney. Ce ne sera pas pour aujourd'hui. Je me résigne à partir au Ballon d'Alsace en essayant d'aller plus loin en direction de Belfort.
Les cums sont plus sombres ici, les vallées plus étroites... nouvelle découverte. Je suis seul.
Je passe sous la TMA de Bâle, il est temps de rentrer avec, comme la veille, le maximum de marge. Je suis rejoint par Greg B. qui bouclera un périple d'un peu moins de 150 kilomètres... quel pilote!
Glide final où je retrouve Hervé qui a lui aussi volé 5h... Les 100 kilomètres dans les Vosges était à portée aujourd'hui. Je sais au moins ce qu'il sera possible de faire pour les atteindre la prochaine fois... mais il est temps de partir à la découverte!
Jura Suisse: découverte de Weissenstein
Après une courte nuit (les ravages de l'excitation! et de l'adrénaline?), nous partons à Weissenstein où Simon (un jeune pilote que j'ai rencontré à Tenerife en février et qui promet...) nous a recommandé d'aller. Nous y arrivons en touristes, nous en repartirons en touristes ;-), mais contents.







Le manque de temps et de préparation ne nous aura pas permis de définir des objectifs à la hauteur de la journée. Les conditions sont là aussi exceptionnelles et nous avons choisi le meilleur créneau de la semaine selon Simon qui y a passé quelques jours en formation avec l'illustre Chrigel Maurer.
Il y a bien cette barre qui descend jusqu'au lac de Bienne mais elle n'est pas si haute et devient vite technique plus au sud (bravo à Hervé pour avoir eu le courage de s'y battre toute la journée).
Les thermiques y étaient forts et teigneux.


Derrière, deux trois crêtes amènent au Jura français (j'y ai à peine reconnu Moutier où nous y avons grimpé avec Martine et Fabien). Au milieu de chacune d'entre elles, plus on va vers le Sud, plus les plateaux sont bas. Le vol s'apparente plus au vol de plaine.


Je progresse bien. Une transition ratée en solitaire me voit me rapprocher du sol... je suis persuadé que la carrière en contrebas va me sortir de là. Bim, un thermique sous le vent m'oblige à la patience. Il me décale sur le plateau qui, lui, me propulsera à 3000. Oufff!

Je soigne un peu trop mes plafonds pour le coup (récupération compliquée ici) et ma progression est beaucoup trop lente au vu des conditions. J'aperçois le lac de Neufchatel et les antennes dont m'avait parlé un pilote lors de ma prévol.







Trois jours très instructifs avec de nouvelles pistes de progression et de découverte!
On croise les doigts pour que le Printemps nous réserve encore de belles surprises.