Les balises sont contradictoires, les prévisions pessimistes promettant peu de vent pour envisager une séance de soaring hivernal sur les crêtes et un ensoleillement tardif, voire hasardeux, pour tenir en thermique. Le vent de Nord presse les brumes et nuages bas de la plaine d'Alsace qui se déversent difficilement dans la vallée d'Oderen et de Thann dans une tendance Est.
Quand Chris propose un vol rando, je me dis que l'occasion est juste parfaite. Si ça ne vole pas, au moins on aura fait une belle balade et on aura bossé un peu la condition physique.
J'appréhende mon matériel lourd et les températures négatives de la journée pour ces 550 m de dénivelé. Mon guide me rassure et me conseille quelques précautions: alléger au maximum le matériel et des vêtements de rechange.
Nous nous retrouvons donc au camping d'Urbès. L'ambiance tranche avec l'été. La place est déserte, le gris du matin laisse quand même passer quelques rayons de soleil prometteurs.
Plusieurs choix s'offrent pour la montée au Gustiberg; Chris propose l'accès par le fond de la vallée, derrière les vestiges du Viaduc, en prenant le sentier qui monte à travers la forêt du Steigloch.
Pas de vent, le soleil s'installe entre les branches.

On a encore une heure pour espérer que le soleil, maintenant plus présent, réchauffe le bas et nous offre quelques thermiques plus porteurs.


La neige est plus présente et ralentit légèrement notre progression. Nous arrivons enfin au décollage du Drumont.
Quelques pilotes, qui sont montés en voiture, sont prêts à décoller. Ils se jettent sur le Gusti.
Comme à l'accoutumé, Chris ne tarde pas. Par contre, il se jette
directement dans la gueule de Godzilla et ça marche (notre observation à la montée se révélant correcte), doucement, mais sûrement.

Je le rejoins 20 bonnes minutes après, pour un ballet à deux, les autres ayant probablement préféré aller se réchauffer devant une bière.
Superbe ambiance, crépusculaire, unique!

Une fois ce confort (puissance maximum obligatoire) résolu, ce sont des thermiques d'hiver, jusqu'à 3 m/s quand même, qui nous ont permis de déambuler autour du Petit Drumont.










Je réussis heureusement à rallier l'atterrissage en passant bien bas sous l'auberge.
La différence de hauteur toute relative (20 m au plus) de Christophe le sauvera et lui permettra de gagner encore quelques minutes de flottaison sur la cime des arbres.
