Avec cette météo contrariante, difficile de se décider et encore moins de convaincre les copains...
Simon me donne de précieuses informations de dernières
minutes qui me permettront de ne pas perdre de temps et qui me conforteront dans mes choix. La Ligue de Suisse s'est donnée rendez-vous à Fiesch pour une manche d'entraînement.
Fiesch est un petit village dans le Valais, à l'Est de Sion. Il est le départ (avec Riederalp) de nombreux vols de distance, et on comprend vite pourquoi: cette large vallée orientée Sud-est, Sud et Sud-ouest offre un survol de longues crêtes sommitales avec pour les pilotes plus téméraires des incursions possibles vers des pics plus engagés Mattherhorn, Zermatt...

En arrivant, on aperçoit un premier décollage à droite, mais aucun pilote n'y a encore déplié sa voile.

Après une centaine de mètres, j'interroge une pilote, dont son aura avait attiré mon attention lors de la montée, probablement championne d'une autre décennie et figure locale. Avec une humilité sans bornes, elle m'indique que l'ancien l'ancien décollage plus à l'ouest est plus large et accueillait les anciennes compétitions.
Elle ne veut pas s'étendre sur les possibilités de cross mais je sens, là encore, lorsque je la vois pousser son passager biplace vers la vallée, que c'est de la modestie. Quelle maitrise!






Quand je devine le lac de Grimsel, je préfère faire demi-tour.



Petit spectacle d'horreur, un parapente fait une fermeture massive, part en autorotation. Le pilote tire son parachute de secours. Il ramène à lui sa voile mais dérive au-dessus d'une ravine... ouffff... il pose finalement à sa droite et semble replier son secour. Conditions de Printemps très toniques mais globalement saines, il faut être présent au pilotage cependant!

Le soleil semble fissurer la masse noire qui englobe maintenant le décollage de Fiesch. Je le rallie sous des flocons de neige... toujours mieux que la pluie!

Je vois quelques prédécesseurs en difficulté sur la transition de Riederalp. Je temporise en voyant certaines voiles profilées qui me rattrapent déjà, plus bas.
Je soigne mon placement le long du glacier et me joins à une petite grappe au-dessus de Riederhorn pour bondir vers Brig.


Je me retrouve en vue de Daubenhorn et Sion plus loin derrière.


La Sigma 10 arrive bas sous le vent mais sort dans un thermique que nous prendrons tous finalement. Elle a disparu dans ce paysage enneigé qui se confond avec les nuages moutonneux à l'horizon.
L'Alpina 2 quant à elle, s'est lancée dans la vallée en direction de la Corne de Sorebois. Une deuxième voile la suivra à plat ventre... Leur choix me laisse dubitatif car ce sommet est orienté Nord, peut-être un effet de brise pour relancer un vol?!

J'opte pour un retour à finesse de la vallée de Sion en évitant de trop m'égarer au-dessus les reliefs encore bien enneigés. Je bascule vers Bella Tola mais ne trouvant rien, je m'échappe vers le Signalhorn, une pente bien dégagée devant me permettre de retrouver le plafond qui est monté à 3600 mètres de ce côté.

Il me faut y retourner et il va falloir serrer ces thermiques colériques tout en se détachant mentalement de ce tapis minéral et neigeux effrayant.

Transition sur le Gebidum où je retrouve une voile qui va plus au sud vers le Pizzo d'Andolla. Un voile d'altitude m'incite à la sagesse en privilégiant le retour à Fiesch.
Dernier thermique au Rosswald où la chaleur se fait plus présente. Le retour sur le plancher des vaches est proche... Dernier glide pour rejoindre l'atterrissage officiel de Fiesch.
Quel vol... 134 kilomètres au-dessus des superbes sommets valaisans.

Je le dédie à Fred le Magicien (qui se remet de sa mésaventure Suisse il y a tout juste un an) et à Ju Fontbi (le pied cassé du moment qui a toujours été là quand il fallait).
C'est vrai, elles sont impressionnantes ces montagnes suisses, parfois effrayantes... mais quelle révélation!
Toutes les photos...
Fiesch, une belle découverte du Valais |
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