Rendez-vous avec Sybe à Koppikoffi pour le café, où la coupure d'électricité du matin (de 4h à 8h30), rationnement à l'échelle de la ville oblige, impliquant un accès limité au data GSM aussi, ne m'a pas permis de faire mon point météo et de confirmer mon plan de vol de la veille.
Patrice me vient à la rescousse (depuis son QG de Cape Town) en me conseillant de refaire le vol vers Robertson, la brise ne rentrant normalement que plus tard et supposée moins forte dans la vallée de Worcester.
Sybe pense aussi que c'est une bonne option.
Nous prenons le chemin du déco de Pampoenfontein à 9h30. Nous sommes les premiers sur place, pour ne pas changer des habitudes de notre équipe Franco-Suisse guidée par Patrice quinze jours avant.
Nous avions décollé de Dasklip Pass, déco Nord-Ouest.

Sybe me recommande d'attendre encore, les hirondelles sont encore au niveau du déco.
Deux voiles se mettent en l'air et zonent encore un bon quart d'heure de plus devant les avant-reliefs.
Une Omega Xalps, une Zeno montent déjà à gauche! Je me lance derrière une Sigma 10 orange, poursuivie par une M6 violette!

Je suis plutôt bien perché quand je rejoins les deux guns roumano-danois. Ils sont en train de centrer un bon thermique que je n'arrive pas à récupérer sur mon passage.
Tant pis, je devrais bien trouver à la mesure de la journée, un peu plus loin sur la pointe. Je m'avance, rien... demi-tour. La M6 et la Sigma 10 qui étaient derrière moi montent fort à leur tour, alors que je me retrouve sous la crête!

La bulle est étroite et nerveuse, je la visse... mais je m'impatiente à partir en transition! Feu!!!
Je me ravise cependant après une centaine de mètres et je me dis qu'il vaut mieux être haut et seul que bas et posé! Je dévie subrepticement sur le relief derrière Saron, ce que nous avions fait la première fois avec Patrice.
Je me ravise cependant après une centaine de mètres et je me dis qu'il vaut mieux être haut et seul que bas et posé! Je dévie subrepticement sur le relief derrière Saron, ce que nous avions fait la première fois avec Patrice.

La M6 est en difficulté bien plus bas sous mes pieds! La Sigma 10 survit aussi sur la première crête de Saron!
J'avais trouvé une bonne ligne quinze jours avant... je devrais bien arriver à la retrouver! Bingo! Je ne vois plus la M6, elle a dû poser.
La Sigma 10 semble partie vers la réserve de buffles plein sud.

Tant pis, ce sera plus long. Je reprends l'itinéraire connu vers le Klein-Winterhoekpiek. En plus, lors de notre vol de groupe je n'avais pas d'images de ces impressionnantes faces et tours de basaltes!
Ambiance!!! Ma GoPro me joue de nouveau un tour vous privant des passages les plus engagés du cheminement! Il faudra y revenir ;-)

Cette vallée de Tulbagh est sublime!
Les plafonds sont bien moins généreux aujourd'hui par contre. J'ai l'impression d'apercevoir la Sigma 10 quitter la crête qui mène à Wellington et basculer par le Bailey's peak à l'Est! Le Sud-Ouest rentrerait-il plus fort?
Sybe me confirme à la radio qu'il n'y a pas de vent au sol dans la vallée! Etonnant!
Je retrouve en bout de crête, au-dessus des Waverley Hills, la même confluence qu'à notre premier passage avec Loïc et j'optimise la laisse de chien (qui avait vu poser les frères suisses dans le venturi du Mitchell's Pass) pour me retrouver bien haut devant Mostertshoek Twins.
Même pas besoin de batailler dans le chaudron, une catapulte thermique me projette au-dessus du sommet à 2000 mètres d'altitude. La transition sur le Sybasberg est une formalité.
Je continue plus bas et remonte sur le dos du Camel, pour rejoindre le Rooiberg dans un cheminement sans encombres!
Pas de confluence en Nord me mettant sous le vent, de toute façon je suis très haut à cet endroit!

Je glisse vers le Fairy Glen Dam, petit lac superficiel d'altitude en forme de V.
Je me félicite déjà d'être à Worcester une heure avant notre dernier vol de groupe. La réalité me ramène à la raison.
Je m'attends à remonter facilement le long de la crête sous Audenberg... horreur je suis sous de la brise dans une tendance plus Sud. La masse d'air est bien moisie... je fuis devant en espérant une meilleure orientation. C'est pas folichon mais la pente plus loin semble plus porteuse.

Passé ce petit coup de chaud, je reprends mes esprits, la fin ne sera visiblement pas si facile. Je traverse pour rejoindre la crête de Keeromsberg, puis Rablesberg où je croise l'Omega X-Alps qui repart au Nord.
Ne devrais-je pas aussi rebroussé chemin, poussé par le Sud? Les prévisions annoncent pourtant de la brise bien plus forte vers Tulbagh...
Je continue et je passe le verrou qui m'avait privé du dernier thermique voyant Loïc et Patrice continuer vers Robertson.
Le vent se renforce (23kms/h)et cela ne monte guère au-dessus du relief. De plus je sens la fatigue me gagner. Les pré-reliefs sont piègeux (Patrice nous avait mis en garde) et je n'ai pas envie de finir dans le creux... Lutter contre le vent pour rajouter quelques kilomètres, bof bof, surtout vu le progamme des deux prochains jours.
J'annonce donc à Sybe mon intention de me rapprocher de la piste qui borde les pré-reliefs. Si un dernier thermique me sourit, je pousserai plus loin la chansonnette, sinon... sinon je poserai avant que la brise donne un autre tempo entre les cultures, les buissons ardents et les clôtures!
Alors que je finis de plier, Sybe est déjà là, et la brise de finalement se manifester... Nous rentrerons à 21h à Porterville, pour un rendez-vous très matinal le lendemain... direction: le désert du Karoo.
Cette traversée de la vallée de Tulbagh au départ de Porterville est un MUST lors d'un séjour cross au Cap Occidental.
Quel plaisir à survoler ces faces basaltiques, ces tours de grès chaotiques balayées par de fortes confluences thermiques qui s'échappent des fonds de vallée. Le contraste est sublime, du sableux à l'ocre, du bleu au vert...
Quel plaisir à survoler ces faces basaltiques, ces tours de grès chaotiques balayées par de fortes confluences thermiques qui s'échappent des fonds de vallée. Le contraste est sublime, du sableux à l'ocre, du bleu au vert...
Même si le plaisir de l'exploration n'était pas au rendez-vous aujourd'hui, j'ai pu retrouver, à travers ce vol en solitaire, toute l'intimité avec le sauvage (aigle noirs, babouins, grysboks) que j'affectionne.
Que cette planète est belle!
Quelques traces, histoire de... mieux comprendre!
Toutes les photos...
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